La fin de la guerre. Les opérations, les répressions, les déportations et la fin du 3e Reich (1944-45)

 

Dans le cadre du CNRD 2021-2022, le Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation propose aux enseignants et aux élèves de travailler à partir d’une sélection des collections du musée en ligne. S’appuyant sur les trois entrées principales du sujet (les opérations militaires, les répressions et les déportations et la chute du IIIe Reich), le musée propose un corpus d’objets et documents, de témoignages et une rubrique « pour aller plus loin » qui regroupent des ressources de nature différentes (précédents dossiers CNRD réalisés par le CHRD, fiches thématiques, podcasts de conférences d’historiens). Cette offre propose donc une approche plurielle à partir de ressources diverses et locales en lien avec les collections du CHRD centrées principalement sur la région Auvergne-Rhône-Alpes.

 

Les opérations militaires


À partir de janvier 1944, la région lyonnaise est le théâtre d’affrontement entre l’armée allemande et la Résistance. Le bombardement du 26 mai 1944 comme les massacres perpétrés par l’occupant et la Milice de Vichy marquent la mémoire lyonnaise. Les conséquences du débarquement de Provence du 15 août 1944 sont importantes pour Lyon qui est libérée le 3 septembre. Les FFI se fondent dans l’armée régulière dans le cadre de l’amalgame.

Les répressions


Les résistants et les populations juives payent un très lourd tribut à la répression menée par l’occupant nazi et le régime de Vichy : les arrestations, rafles et massacres se multiplient autour de Lyon. L’épuration vise à sanctionner ces actes extrêmes.

Les déportations


Jusqu’à la fin de l’Occupation, depuis Compiègne, Paris et différentes villes de France, les services allemands organisent les derniers convois de déportation. Le 11 aout 1944, un convoi de 650 détenus comprenant Juifs et résistants quitte Lyon : les résistants sont conduits au camp de Natzweiler-Struthof et Ravensbruck pour les femmes, les Juifs à Auschwitz-Birkenau. Au printemps 1945, le retour des déportés constitue, au niveau national et pour les Lyonnais, un évènement important : il participe à la découverte par la population des exactions du régime nazi. 

Aller plus loin


Présentation

Entre janvier 1944 et mai 1945, les Lyonnais ont été témoins et parfois acteurs des opérations militaires destinées à vaincre le régime nazi et ses alliés. Dans ce même temps, les répressions et les déportations s’exercent avec une intensification accrue du printemps à l’été 1944, accompagnées de massacres et de destructions. L’effondrement du Reich en 1945 a permis de mettre fin à une des périodes les plus meurtrières de la Seconde Guerre mondiale. L’épuration, tout comme le retour des déportés et des prisonniers de guerre, puis la reconstruction concluent la fin du conflit pour Lyon.

  • Du 7 au 14 janvier - Assassinats d’Ambroise Courtois (conseiller municipal à Lyon dans les années 1930 et résistant), Joseph Serlin (sénateur, secrétaire général de la mairie de Lyon et résistant)  et Georges Fouillant (avocat et résistant) par le Mouvement national anti-terroriste" (MNAT) de Francis André dit "Gueule tordue".
  • 10 janvier - Deux soldats allemands sont tués quai Saint-Clair (actuel quai André Lassagne). Vingt-deux otages sont fusillés en représailles.
  • 11 janvier - Victor Basch, président de la Ligue des droits de l’homme, et sa femme Hélène sont assassinés par la Milice.
  • 20 janvier - Les cours martiales de la Milice sont instituées pour juger de façon expéditive les actes de résistance. La Milice a désormais mainmise sur tout le système judiciaire et pénitentiaire.
  • 1er février - Jean Arsac et André Saullorente, jeunes résistants FTPF, sont condamnés à mort par la cour martiale de la Milice et exécutés à la prison Saint-Paul.
  • Février - Klaus Barbie, chef de la Gestapo de Lyon, ordonne la répression des maquis de l’Ain.
  • Mars - Allemands, GMR et miliciens attaquent le maquis des Glières.
  • 13 mars - Rafle à la soupe populaire juive à Lyon.
  • 6 avril - Klaus Barbie, chef de la Gestapo de Lyon, ordonne et participe à l’arrestation des quarante-quatre enfants de la colonie d’Izieu et de leurs sept éducateurs sont arrêtés.
  • 21 avril - Les Allemands fusillent six détenus de la prison de Montluc à Dardilly. De nombreux massacres vont suivre dans toute la région lyonnaise au cours du printemps et de l’été.
  • 26 mai - Bombardement de Lyon par les Alliés : près de 1 000 morts.
  • 3 juin - Exécution de Tola Vologe à l’École de santé Militaire lors du déblaiement suite au bombardement du 26 mai
  • 9 juin 1944 - Ordonnance signée par le général de Gaulle proclamant que les FFI font partie intégrante de l’armée française. On parle d’amalgame
  • 10 juin - Deux soldats allemands sont tués à l’angle du cours Émile Zola et de la rue Flachet à Villeurbanne.
  • 13 juin - Rafle à la grande synagogue de Lyon
  • 16 juin - Marc Bloch, historien et résistant, est fusillé avec vingt-neuf autres détenus de la prison de Montluc à Saint-Didier-de-Formans (Ain).
  • 17 juin - L’imprimerie clandestine du mouvement Combat, rue Viala (Lyon 3e), est attaquée par la Milice et les Allemands. André Bollier, Paul Jaillet et Francisque Vacher trouvent la mort dans l’assaut.
  • 29 juin - Plus de 700 détenus résistants de la prison Saint-Paul sont livrés aux Allemands et sont déportés. Le même jour, sept détenus juifs de la prison de Montluc sont fusillés à Rillieux-la-Pape sur ordre de Paul Touvier, en représailles de l’assassinat de Philippe Henriot.
  • 11 au 21 juillet - Opération militaire Treffenfeld organisée par la Wehrmacht contre les maquis de l'Ain et du Haut-Jura.
  • 21 et 23 juillet - Opération Bettina de la Wehrmacht contre les maquis du Vercors : celui-ci est anéanti, ainsi que le village de Vassieux-en-Vercors.
  • 27 juillet - Cinq résistants incarcérés à Montluc sont fusillés place Bellecour suit à l’attentat commis la veille contre le café « Le Moulin à vent », fréquenté par les Allemands. Les corps des cinq hommes (René Bernard, Albert Chambonnet, Francis Chirat, Gilbert Dru et Léon Pfeffer) resteront exposés à la vue des passants jusqu’en milieu d’après-midi.
  • Aout - Mise en place à la Préfecture du Rhône d’un service ayant pour mission de rassembler la documentation sur les crimes de guerre nazis dans la région et d’aider à en poursuivre les auteurs. Sous la direction d’Yves Farge et confié au professeur Mazel, ce service publiera un 1e volume dès avril 1945.
  • 11 Août - Départ du dernier convoi déportation depuis Lyon : les résistants sont conduits au camp de Natzweiler-Struthof, les Juifs à Auschwitz-Birkenau.
  • 17, 18 et 21 août - Plus de cent détenus extraits de la « baraque aux Juifs » de Montluc sont fusillés à l’aérodrome de Bron.
  • 20 août - Cent vingt détenus de la prison de Montluc sont fusillés à Saint-Genis-Laval.
  • 23 août - Fuite vers l’Allemagne de nombreux membres du Parti populaire français (PPF) en convoi avec leur famille de Lyon et de zone occupée organisé par Francis André
  • 24 août - La prison de Montluc est libérée. Le même jour, les Allemands tirent dans une foule rassemblée rue Tronchet (Lyon 6e), causant la mort de trente-sept personnes.
  • 25 août - Suite au débarquement allié en Provence, l’ordre d’insurrection est donné dans la région R1 (Rhône-Alpes).
  • 24 août - À l’initiative d’un groupe de FTP, Villeurbanne se soulève. L’insurrection sera écrasée par les Allemands le 26 août.
  • 28 août - Un décret ordonne la dissolution de toutes les unités FFI constituées pour les combats clandestins et offre aux volontaires désireux de poursuivre les combats de prendre un engagement dans les unités régulières de la nouvelle armée française.
  • 31 août au 3 septembre - Les hommes des maquis de l’Ain tentent de ralentir la retraite des troupes allemandes à une vingtaine de kilomètres au nord de Lyon : c’est la bataille de Meximieux.
  • 2 septembre - Départ des Allemands. 22 ponts sur les 24 de la ville sont détruits par les Allemands
  • 3 septembre - Les maquis FFI et FTP entrent dans Lyon. Le Général Diego Rosset avec son armée entre dans Lyon, la ville est libérée. Première réunion du nouveau conseil municipal en présence du commissaire de la République Yves Farge.
  • 11 septembre - Exécution de Raoul Dagostini, chef de la Milice de l’Ain et Joseph Lecussan, chef de la Milice de Lyon sont exécutés.
  • 14 septembre - De Gaulle vient visiter Lyon libérée.
  • Courant septembre - Des passerelles et des structures en bois sont aménagées à l’emplacement des ponts détruits par les Allemands. Nombreux ne sont reconstruits sou leur forme actuelle qu’à partir de 1949.
  • 19 septembre 1944 - Arrestation de l’ex-préfet du Rhône Angéli, responsable de la rafle de Vénissieux le 26 août 1942.
  • 21 septembre - Exécution de Maud Champetier de Ribes, milicienne et rare femme à subir la peine capitale
  • 29 septembre - Création à Lyon d’une cour de justice qui aura pour objet de juger les faits de collaboration commis entre le 16 juin 1940 et le 3 septembre 1944 : 28 condamnation à mort sont prononcées.
  • 11 décembre - Exécution de René Cussonac, ex-intendant régional de police.
  • Janvier - Création de l’Association des parents et amis des familles françaises israélites déportées en Allemagne (APAFFIDA) qui a pour mission le recensement des familles juives déportées.
  • 13 avril - À Lyon, la gare de Perrache accueille un train de rapatriés comprenant 235 femmes libérées de Ravensbrück. La veille, le premier convoi arrive à Paris, les déportés sont accueillis par le général de Gaulle et Henri Frenay. Le retour des déportés a duré plus d’un an et demi. Un pont aérien a ensuite été organisé pour rapatrier les plus faibles pris en charge par la Croix-Rouge, jusqu’à l’aéroport de Bron.
  • 8 mai - Les Lyonnaises et lyonnais se rassemblent place Carnot et place des Terreaux pour fêter la fin de la guerre.
  • 25 mai - Retour d’Allemagne du président Herriot qui reprend ses fonctions de maire de Lyon (son intérim avait été assuré par Justin Godard).
  • 10 juin au 31 juillet - Exposition Crimes hitlériens au Grand Palais à Paris. Réalisée à l’instigation du Service des recherches des crimes de guerre, émanation du Mouvement national des prisonniers et déportés, cette exposition est organisée par les ministères de la Justice, de l’Information et des Prisonniers. Interdite aux moins de 16 ans, l’exposition présente des photographies d’atrocités nazies. L’exposition circule ensuite dans plusieurs villes françaises dont Lyon ainsi qu’à Londres et Bruxelles.