Pensées de Jeanne Ruplinger

C’est à l’hôpital Edouard Herriot de Lyon, où elle se remet de blessures reçues lors de son arrestation, que la jeune résistante Jeanne Tavernier (épouse Ruplinger) écrit ces lignes, le 2 septembre 1944. Elle y évoque la mort de ses camarades des FUJ (Forces Unies de la Jeunesse), exécutés quelques semaines auparavant. Une fois rétablie, elle s’engagera dans les Forces françaises de l’intérieur, comme en témoigne le laissez-passer accompagnant ses écrits.

« Il pleut, il pleut sans arrêt et cette pluie est triste, triste comme l'ambiance qui nous entoure. Toute la nuit, toute la matinée nous avons entendu les fortes détonations des bâtiments militaires et des ponts qui sautaient (nos beaux ponts lyonnais qu'on aimait voir enjamber, les uns après les autres, le Rhône et la Saône).

Les femmes de la salle d'exaspèrent... les nerfs sont tendus... quelques vielles ont peur et crient à chaque coups un peu fort, un peu trop proche. La vie à leurs yeux a-t-elle tellement d'importance qu'elle puisse nous montrer un spectacle aussi "moche" que ce manque de courage, cette crainte...

Je suis fatiguée, je m'arrête d'écrire un moment. »

Informations techniques

Archive

Date : 2 septembre 1944
Personne : 

Jeanne Ruplinger

N° inventaire : Ar. 1912
Fonds : Jeannette Ruplinger
Exposition :
Vous retrouverez cet objet dans l’exposition : Génération quarante - Les jeunes et la guerre