Le mystère de la dernière lettre d'Henri Mazuir

Électricien de formation, Henri Mazuir (1919-1943) intègre la Résistance en 1942, d’abord à Saint-Étienne, puis à Lyon, sa ville natale. Sous le pseudonyme de « Riquet », il devient responsable pour la région de l’impression et de la diffusion du journal Le Franc-Tireur. Le 28 octobre 1943, il est arrêté dans les locaux de l’imprimerie Percet & Amouroux. Victime de tortures, interné à la prison de Montluc, il est condamné à mort par le tribunal militaire allemand. Le 21 décembre 1943, il est fusillé à Villeurbanne, sur le stand de tir du camp militaire de la Doua.

 

Quelques heures avant son exécution, Henri Mazuir écrit deux lettres : l’une à ses parents et à sa sœur, l’autre à son épouse. Celles-ci seront conservées par eux tel un trésor de famille. La lettre adressée à ses parents et à sa sœur est mise sous cadre avec son enveloppe, un article de presse et une photographie. En 2000, après le décès de l’épouse d’Henri Mazuir, ce cadre est confié au CHRD, en même temps qu’un important dossier sur le résistant.

Mais voilà qu’en 2006 (à l’occasion de l’exposition Lettres de fusillés), le musée se voit remettre par un particulier une autre lettre « originale » d’Henri Mazuir, provenant d’un portefeuille trouvé dans une déchèterie de la région de Couches (Saône-et-Loire). Le CHRD est dès lors en possession de deux lettres a priori d’époque, toutes deux manuscrites (l’une au crayon, l’autre à l’encre) et donnant à voir le même texte.

 

Cette situation rappelle celle de la dernière lettre du résistant Guy Môquet. L’explication avancée alors – la lettre à l’encre est une copie du texte original au crayon – peut aussi être appliquée à la lettre d’Henri Mazuir et à de nombreuses autres lettres de fusillés, recopiées de façon manuscrite ou tapuscrite. La Résistance organise en effet la collecte et la diffusion de ces lettres, dont l’impact sur l’opinion publique est retentissant.

Informations techniques

Archive

Date : 1943
Personne : 

Henri Mazuir (1919-1943)

N° inventaire : Ar. 955 et Ar. 1285
Fonds : Fonds Charnot et fonds Francis Grevin
Exposition :
Vous retrouverez cet objet dans l’exposition : Génération quarante - Les jeunes et la guerre