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- La couture, au cœur des usages féminins
- Le vêtement comme geste militant
- Etat des lieux à la fin de la guerre
- La mode des années noires et le cinéma
- Autour de l'exposition
Renaissance des années quarante
Le 29 janvier 1971 est présentée dans les salons de la rue Spontini à Paris la nouvelle collection printemps-été d’Yves Saint Laurent. Turbans de velours, vestes aux épaules carrées, robes ajustées et au-dessus du genou, chaussures compensées évoquent directement les années de guerre et provoquent un scandale. Un peu plus de vingt-cinq ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale et alors que le style « quarante » est dans l’air du temps, la collection suscite les critiques les plus vives, au point d’être saluée comme « la plus laide de Paris ». Réveillant le souvenir de l’Occupation et plus encore, par la féminité exacerbée et luxueuse qu’il révèle, celui de la collaboration, le couturier est pourtant une nouvelle fois à l’avant-garde. Avec cette collection 71, peu connue du grand public, mais qui fera tant parler les « gens de la mode » et écrire les historiens, Yves Saint Laurent vient de lancer la mode rétro, dont le succès, périodiquement renouvelé, n’a depuis jamais été démenti.

Robe de jersey de soie terre cuite par Yves-Saint Laurent, Collection Haute couture, printemps-été 1971
La robe est présentée avec un turban plissé avec tulipe de plissés relevés, un boa de renard argent, des sandales à semelles compensées en cuir vernis noir et un bracelet semi-rigide formant un rang de strass cristal.
Collection de AROYSL, N° Inv. HC71E028R ©Laurent Vella.