Citoyens en résistance. Destins croisés de Jean-Pierre Vernant et Pierre Vidal-Naquet

Exposition "citoyens en résistance" au CHRD en 2010

Familles Dreyfusardes

Jean-Pierre Vernant (né le 4 janvier 1914) ne connaîtra pas son grand-père paternel, Adolphe Vernant (1851-1908), ni son père Jean Vernant qui meurt au front en 1915 quand il a un an.

Adolphe Vernant est écrivain, socialiste, démocrate, anticlérical. En 1887, il fonde à Provins le journal Le Briard, publication militante qui prend la défense de Dreyfus.

Jean Vernant (1883-1915), son père, grand admissible à l’agrégation de Philosophie, renonce à l’enseignement pour reprendre le journal paternel, en conservant la ligne éditoriale militante.

Edmond Vidal-Naquet (1868-1936), meurt alors que son petit-fils (né le 23 juillet 1930) a six ans. Avocat, inscrit au barreau en 1892, Edmond plaide beaucoup dans des affaires de propriété littéraire. Né en pleine Affaire Dreyfus, Lucien Vidal-Naquet (1899-1944) embrasse lui aussi la carrière d’avocat et prête serment en 1921. Il entre en 1928 au cabinet d’Alexandre Millerand, président de la République de 1920 à 1924. Mobilisé en 1939 comme maréchal des logis au 146e Régiment d’artillerie lourde hippomobile, il prend mal – quand il l’apprend – la tentative initiée à son insu par Alexandre Millerand de le réintégrer dans ses foyers. Il a toujours refusé les privilèges. Il sera finalement dispensé de ses obligations militaires en tant que père de famille nombreuse. Après sa démobilisation, il entre dans le réseau du musée de l’Homme, puis intègre le mouvement de résistance Front national.