Citoyens en résistance. Destins croisés de Jean-Pierre Vernant et Pierre Vidal-Naquet

Exposition "citoyens en résistance" au CHRD en 2010

Jeunes adultes engagés

Dès 1932, après son année à Louis-le-Grand, Jean-Pierre Vernant s’inscrit en philosophie à la Sorbonne. Dans les années trente, les ligues et groupements d’extrême droite sont fortement implantés dans le Quartier latin, surtout l’Action française et ses Camelots du roi.

Il intègre alors la Ligue d’action universitaire républicaine et socialiste ainsi que l’Union fédérale des étudiants, d’obédience communiste. En 1932 également, il adhère au Parti communiste, considérant que pour se battre et être efficace, il vaut mieux être organisé.

Farouchement pacifiste, il comprend la nécessité de la lutte contre le fascisme sous toutes ses formes. Militant avec ses camarades, il imprime et distribue des journaux. Il fait aussi la connaissance d’une jeune femme déterminée à lutter contre les fascistes : Lucie Aubrac.

En 1937, il est reçu premier à l’agrégation de philosophie.

Fin 1944, orphelin, Pierre Vidal-Naquet rentre à Paris où il est logé, avec son frère François, rue Gustave Flaubert, dans l’appartement de leur grand-mère Mina qui a survécu. En 1945, Pierre entre en seconde au Lycée Carnot. Il retourne passer ses vacances à Marseille.

Sa soif de lecture n’est jamais assouvie. En première, il dévore les philosophes et tout ce qui lui tombe sous la main.

Il est reçu troisième à l’agrégation d’histoire en 1955. Reconnu historien par ses pairs, il signera ses premiers ouvrages militants et scientifiques, avec cette simple mention, fondamentale pour lui : « agrégé d’histoire ».