Chantons sous l'Occupation

Lyon dans la guerre, 1939-1945 - Exposition permanente du CHRD © Photo Philippe Somnolet, 2021

Les dures réalités de la défaite

En deux mois, du 10 mai au 10 juillet 1940, se succèdent la défaite militaire de la France, l’occupation de son territoire et la fin de la IIIe République. La rapidité et la brutalité de ces événements laissent les Français hébétés et traumatisés.

Des chansons, « Quand tu reverras ton village » ou « le Petit Réfugié », racontent l’exode, laissant transparaître la douleur du déracinement et le désarroi des personnes déplacées. Si la tristesse, la souffrance et l’angoisse sont précisément dépeintes dans ces chansons, les dures réalités de la défaite (la présence de l’occupant, l’instauration d’un régime autoritaire, la ligne de démarcation) n’apparaissent que de manière allusive.

Sur le plan humain, la situation est désastreuse, les 65 000 morts et les quelque 1,6 millions de prisonniers laissent de nombreux foyers déchirés. La séparation et l’absence sont au cœur de nombreuses chansons. Dans ce contexte « J’attendrai » écrite en 1937, prend un sens nouveau et devient une chanson d’actualité. Succès de l’année 1941, « Seul ce soir », interprétée par Léo Marjane, reflète les états d’âme des couples séparés par la guerre, et trouve un écho plus particulièrement auprès des femmes de prisonniers.