Chantons sous l'Occupation

Lyon dans la guerre, 1939-1945 - Exposition permanente du CHRD © Photo Philippe Somnolet, 2021

Une résistance passive ?

Le terme « zazou » vient de la chanson de Johnny Hess « Je suis swing », dont le refrain fait « za zou za zou zé ». Les zazou ont entre 18 et 25 ans, ils sont citadins et même essentiellement parisiens. Mouvement symbolique, il réunit des jeunes qui se distinguent par un genre de vie et des distractions propres. La différence qu’ils cultivent à travers leurs vêtements, leurs goûts musicaux, leur attitude et leurs pratiques sociales, est leur manière à eux de se distraire dans un contexte socio-politique pesant et contraignant.

Face aux restrictions de tissu et à l’interdiction de toute utilisation superflue du tissu, les zazous adoptent un style particulier : vestes longues et pantalons larges. En contradiction avec l’arrêté promulgué par Vichy qui impose la récupération des cheveux chez les coiffeurs, les zazous portent les cheveux longs. Au-delà de ces excentricités physiques et vestimentaires, leurs pratiques sociales sont jugées choquantes, leur nonchalance et leur refus de travailler considérés comme une forme de rébellion. Pourtant, leur remise en cause des valeurs de Vichy est indirecte.