Puisque le ciel est sans échelle - Dessins d’Arthur Goldschmidt au ghetto de Terezin

"Personnages assis sur une butte" par Arthur Goldschmidt, 1942-1945 - Collection du CHRD, fonds Georges-Arthur Goldschmidt, N° Inv. Ar. 1626-43 © Pierre Verrier

Le ghetto-camp de Theresienstadt

Le 15 mars 1939, les Allemands envahissent la Tchécoslovaquie et instituent le protectorat de Bohême-Moravie, du nom des deux provinces occidentales du pays. Des lois anti-juives sont rapidement introduites et, le 10 octobre 1941, Reinhard Heydrich et son subalterne Adolf Eichmann décident de la création d’un ghetto dans la ville de Terezin, Theresienstadt en Allemand, pour y concentrer les Juifs tchèques du Protectorat.

Située à 60 kilomètres de Prague, Theresienstadt est une ville-forteresse construite à la fin du 18e siècle, ceinte de remparts et donc aisément transformable en ghetto. L’évacuation forcée de la population non juive à peine commencée, un premier convoi arrive le 24 novembre 1941 : 342 personnes ayant pour mission d’aménager la ville, des volontaires attirés par la promesse d’un retour chaque fin de semaine qui deviennent les premiers détenus du ghetto.

Le 20 janvier 1942, lors de la conférence de Wannsee sur la « Solution finale de la question juive », Heydrich assigne de nouvelles fonctions au ghetto de Theresienstatd. Camp de rassemblement et de transit avant la déportation vers l’Est, le ghetto devient aussi un Propagandalager, un camp pour la propagande, destiné notamment aux personnes âgées et personnalités juives d’Allemagne et d’Autriche, tous ceux dont la disparition dans des « camps de travail à l’Est » paraîtrait suspecte à l’étranger.

Ghetto, camp de transit, camp pour la propagande, les nazis ont assigné à Theresienstadt une multiplicité de fonctions, qui confèrent à ce site une place particulière dans l’entreprise génocidaire nazie.