Les jours sans - Alimentation et pénuries en temps de guerre

Amas de Rutabagas à Lyon par © Charles Bobenrieth - Collection Nouvellet-Dugelay BGA Permezel

Le point de vue des médecins

Imposé par le Ravitaillement général et contrôlé par l’occupant, le niveau des rations officielles est au moment de son instauration de 1 500 calories quotidiennes, quand 2 500 sont requises pour satisfaire les besoins caloriques d’un homme au repos. Sa valeur énergétique diminuera jusqu’à atteindre en certains endroits 1 200, voire 1 000 calories pendant l’hiver 1942-1943. Chargée par les autorités d’évaluer l’effet des restrictions sur la santé publique, elle l’Académie de médecine alerte tout au long de la période sur l’insuffisance des calories réglementaires fournies par les seuls tickets d’alimentation. Les médecins expriment régulièrement leur désarroi, constatant chez leurs patients les symptômes de maladies dites de la disette : gales du pain, froidures, amaigrissements significatifs annonciateurs de la tuberculose, douleurs du dos ou ostéopathies de famine, aménorrhées de guerre et intoxications, auxquels s’ajoutent des psychoses spécifiques désignées sous le nom de « psychoses du ravitaillement ».