Les jours sans - Alimentation et pénuries en temps de guerre

Amas de Rutabagas à Lyon par © Charles Bobenrieth - Collection Nouvellet-Dugelay BGA Permezel

Une famine lente

Les rations autorisées ne suffisant pas à assurer les apports indispensables au maintien de la vie, certaines catégories de la population, parmi les plus fragiles, sont victimes d’une réelle famine. Cette mortalité est significative dans les institutions fermées accueillant des vieillards ou des malades, et massive dans les hôpitaux psychiatriques. Le nombre considérable de décès pendant les trois premières années du conflit paraît consécutif à l’apparition d’œdèmes de dénutrition, provoqués par les insuffisances ou déséquilibres alimentaires, cumulés au froid qui contribue à affaiblir les organismes. Comme l’ensemble de la population, les aliénés internés sont répartis en catégories de consommateurs et disposent de tickets et coupons, collectés par les services administratifs des hôpitaux. Estimée à 45 000 décès, la mortalité des malades psychiatriques découle de leur incapacité à se procurer des calories supplémentaires pour pallier l’insuffisance de la ration, d’une prise de conscience tardive de la part des autorités et d’un désintérêt de la société civile.