Les jours sans - Alimentation et pénuries en temps de guerre

Amas de Rutabagas à Lyon par © Charles Bobenrieth - Collection Nouvellet-Dugelay BGA Permezel

Du marché rose au marché noir

Les autorités de Vichy sont contraintes d’alléger un certain nombre de mesures pour améliorer le ravitaillement des grandes villes. De nombreux citadins vont bénéficier du « marché rose » : des colis de nourriture n’excédant pas 50 kg envoyés de la campagne par des membres de la famille ou par des producteurs contre paiement. Des facilités sont également données aux cultures collectives, aux jardins ouvriers et familiaux dont le nombre se multiplie, tout comme les petits élevages et cultures autorisés sur les balcons et dans les arrière-cours. Chaque dimanche, les citadins enfourchent leurs bicyclettes. Les œufs, fromages ou jambons qu’ils achètent aux paysans leur sont très souvent échangés contre des produits manufacturés, parfois même des tickets. Cette pratique du troc, dite marché gris, est dans un premier temps tolérée avant d’être autorisée par la loi du 15 mars 1942. Enfin les consommateurs peuvent aussi, mais cette fois en toute illégalité, se fournir au marché noir qui reste jusqu’à la fin des années quarante la principale source de ravitaillement parallèle.