Les jours sans - Alimentation et pénurie en temps de guerre

Amas de Rutabagas à Lyon par © Charles Bobenrieth - Collection Nouvellet-Dugelay BGA Permezel

Introduction

L’entrée en guerre, le 3 septembre 1939, ne conduit pas à la mise en place immédiate de mesures de rationnement. En dépit de la loi du 11 juillet 1938 sur l’organisation de la nation en temps de guerre qui l’y autorise, le gouvernement Daladier redoute les conséquences d’une telle annonce sur le moral des Français. Cependant, dès l’hiver 1939-1940, certains produits alimentaires viennent à manquer et font l’objet des premiers « Jours sans » chez les commerçants. Le rationnement entre en vigueur le 23 septembre 1940 avec l’instauration de la carte d’alimentation. Désormais, l’essentiel des denrées de consommation courante est distribué, en plus du paiement, contre remise de coupons ou de tickets qui définissent la part de chaque consommateur. Les inégalités seront nombreuses et la population diversement touchée : selon que l’on soit riche ou pauvre, que l’on ait ou non accès au marché noir, de la famille à la campagne, etc. Pour tous les contemporains un souvenir domine cependant, qu’ils seront nombreux à transmettre à leurs descendants et qui résonne encore aujourd’hui de multiples façons au sein des familles : celui de la faim.