Les jours sans - Alimentation et pénuries en temps de guerre

Amas de Rutabagas à Lyon par © Charles Bobenrieth - Collection Nouvellet-Dugelay BGA Permezel

Un rêve déçu à la Libération

La Libération ne met aucunement un terme au rationnement. Dans les premiers mois, la désorganisation du territoire et la carence des transports occasionnent des pertes qui sont insupportables aux yeux de l’opinion publique : des stocks alimentaires pourrissent pour n’avoir pas été pris en charge à temps. Tout continue à manquer, ce dont témoigne la reconduction des titres de rationnement. Le ravitaillement du pain est en 1947 plus dur encore que pendant la guerre. Les instances syndicales pointent les dysfonctionnements, les pétitions de ménagères bousculent les autorités, l’aide américaine fournit quelque bienfait, mais l’approvisionnement demeure largement déficitaire. Indéfectiblement liée dans l’esprit des Français au régime de Vichy, la politique du ravitaillement connaît une même impopularité sous le Gouvernement provisoire et les premiers gouvernements de la IVe République. Le maintien de restrictions, ravivant le souvenir de l’Occupation, est porteur de tensions qui ne s’apaiseront qu’en 1949, avec la fin progressive des mesures de rationnement.