Les jours sans - Alimentation et pénuries en temps de guerre

Amas de Rutabagas à Lyon par © Charles Bobenrieth - Collection Nouvellet-Dugelay BGA Permezel

Les camps de concentration

L’alimentation dans les camps de concentration sert uniquement à maintenir en vie des hommes et des femmes au service de l’industrie de guerre nazie. Réduites à deux soupes par jour et un morceau de pain très noir, les rations distribuées varient peu d’un camp à un autre. La possession de cuillères, couteaux, et dans une moindre mesure de quarts et gamelles devient un enjeu primordial au sein de l’univers concentrationnaire. Sans cuillère, le déporté est condamné à laper sa soupe comme un animal. Fabriqués en cachette dans les matériaux les plus inattendus, volés ou échangés, ces objets sont essentiels à la survie dans le camp. Leur conservation, comme celle, saisissante, de rations de pain intactes démontrent la volonté de témoigner de la faim et du dénuement extrêmes auxquels ont été contraints les déportés. De nombreuses recettes de cuisine sont rédigées en déportation. L’omniprésence des références culinaires montre à quel point la faim hante les corps et les esprits.