Les jours sans - Alimentation et pénurie en temps de guerre

Amas de Rutabagas à Lyon par © Charles Bobenrieth - Collection Nouvellet-Dugelay BGA Permezel

Un niveau de vie dégradé

Ville refuge, Lyon voit sa population augmenter et son ravitaillement devient vite problématique. Le manque endémique de nourriture est douloureusement perçu par une population urbaine qui avait acquis, dans l’entre-deux-guerres, un niveau de vie acceptable. Les Lyonnais, comme les Français, sont alors, pour reprendre l’expression de l’historienne Dominique Veillon, totalement « submergés par les soucis quotidiens ». Dans ce contexte de pénuries généralisées, le déséquilibre entre l’offre et la demande génère une inflation croissante. En dépit de l’instauration par Vichy d’un service de contrôle dédié, on estime que les prix réels des produits alimentaires sont multipliés par trois ou quatre entre 1940 et 1944. Si l’ensemble des consommateurs est touché, ouvriers, employés, retraités, habitants des grandes villes sont durement éprouvées et subissent de plein fouet l’augmentation brutale du coût de la vie. Pour beaucoup d’entre eux, la nourriture est devenue le premier poste de dépense du budget familial.