Les jours sans - Alimentation et pénuries en temps de guerre

Amas de Rutabagas à Lyon par © Charles Bobenrieth - Collection Nouvellet-Dugelay BGA Permezel

La cuisine de restriction

Confrontées à des difficultés croissantes, les femmes trouvent un réel réconfort dans la lecture de la presse féminine. Au fil des mois, les astuces contenues dans ces pages concernent tous les aspects de la vie quotidienne : faire face à l’absence du mari prisonnier, se vêtir, nourrir sa famille en dépit de restrictions pesantes. Aux femmes revient l’art d’accommoder les restes, les portions congrues ou les miettes de pain. Les livres de recettes s’adaptent pour répondre à cette cuisine nouvelle, quand des émissions dédiées sur Radio-Paris et Radio-Genève livrent de véritables modes d’emploi. Le docteur Édouard de Pomiane publie en 1940 Cuisine et restrictions, suivi en 1941 par Manger… quand même, qui connaissent un succès remarquable. Disposer d’assez de feu pour se chauffer et faire cuire les aliments est un autre des nombreux combats des ménagères. Bricolée dans de vieilles lessiveuses ou achetée chez un fabricant, la marmite norvégienne qu’on enfouit sous de multiples chiffons permet de continuer la cuisson du plat qu’on a dû retirer du fourneau.